mardi 12 juillet 2011

Champ de bataille

Voilà ce qu'est mon corps actuellement. Un champ de bataille. En tous cas, c'est comme ça que je le ressens. Après seulement deux cures de chimio...Leurs produits là, ils ne font pas que chasser mon N.A.C. Ils font aussi ressurgir mon coté "Hyde". Pour commencer, mon nez n'en est plus un. C'est une truffe. Un truc qui détecte toutes sortes d'odeurs et de préférence, celles qui sont, ou qui me paraissent nauséabondes. Ainsi, après trois jours alitée, mr Jekill m'a dit que ça me ferait peut-être du bien de prendre l'air. L'idée paraissait bonne au demeurant, mais une fois dehors, un vrai calvaire: passer devant des poubelles (posées sur le trottoir), c'était presque se les trainer à bout de bras. Les voitures, bus et consorts et leur relent. Le passage devant la boucherie du coin fut presque digne d'un film d'horreur. Même la jeune fille et son parfum flottant au vent réussissaient à me soulever le coeur. Comment aurait il pu en être autrement. Je ne supporte plus mon odeur corporelle qui a changé... Nauséeuse au plus profond de moi, l'alimentation allait s'avérer difficile.
Pourtant, cela avait commencé plus lentement que la première fois. En revenant de la cure, mis à part le moral, le corps ne se portait pas trop mal. J'ai quand même pris les devants, dès le vendredi soir, en prenant les médicaments. Puis le samedi, ce ne sont pas les nausées qui étaient les plus virulentes, mais plutôt des espèces de vertiges où tout flotte et bouge continuellement. Genre grosse grosse cuite quoi(celle où tu jures que tu ne boiras plus jamais). Dans ces conditions, impossible d'avaler quoi que ce soit. Je me lève prendre les médocs et me recouche illico. Mon ventre gargouille, mes tempes cognent, mon coeur palpite. Je passe la journée au lit, me réveille au beau milieu de la nuit. Je passe la nuit de samedi comme je peux, et attends le dimanche matin pour pouvoir reprendre les médicaments (pas plus de 2 par jour).

Dimanche matin: reprise de médoc. Je me sens faible. "Mr Jekill" me souffle qu'il serait peut être intéressant pour moi d'essayer d'avaler quelque chose vu que mon estomac était quasiment vide depuis vendredi. "Mr Hyde" se marre rien qu'à l'idée, en voyant la tonne de salive résiduelle dans ma bouche. Tant pis, je teste: un peu d'eau pour les médicaments, et un verre de lait.
Perdu. Même pas le temps de regagner mon lit que déjà il y avait un retour à l'envoyeur. Je rends tout, même le comprimé qui n'aura pas eu le temps de faire son effet. Je me recouche, dégoutée en constatant que ça se passe plus mal que la dernière fois. Je reste au lit toute la journée en navigant entre les envies de rendre et/ou de pisser. Le temps passe longuement. Je me réveille encore au cours de la nuit. Mais je ne sais plus quel jour va commencer.


On est lundi. Mon corps fait un peu moins de bruit que les jours précédents, mais ça "flotte" beaucoup. Un vrai fakir.... Je reste une bonne partie de la journée au lit avant de tenter une extraction de plumard en fin d'après-midi: J'avais du linge à récupérer. Et c'est suite à la récupération de linge, que j'ai opté pour cette petite ballade de quartier, comme dans le bon vieux temps où je promenais mon chien d'amour. Au retour de cette virée, "Jekill" me souffle de son haleine fétide que peut-être faudrait il essayer de manger un petit quelque chose.( Putain il saoule celui-là!!). Mais au bout de trois jours de diète, peut-être avait il raison. Je lance une poignée de pâtes dans une eau frémissante. Une noisette de beurre. Je décrispe mes mâchoires et avale difficilement, bien concentrée pour anticiper le moindre signe de rejet. Mais rien. Sur cette victoire fracassante, je rejoins mon plumard, dans le but d'atteindre le jour d'après.

Voilà mes seuls objectifs pendant cette période: atteindre le jour d'après sans trop de dommages. Et s'il m'est arrivé de penser ces derniers jours que si ça n'était pas la maladie qui allait m'emporter, ça serait le traitement (la faute à Hyde ce connard!), ce soir, après avoir réussi à avaler un morceau de poulet et des pommes de terre, j'entrevois un début de mieux (Merci Jekill!).

2 commentaires:

Esprit de Femmes a dit…

Compatissante,je suis! Courage! Je prend la liberté de t'embrasser. A bientôt!

Anonyme a dit…

Manger!!! Faut manger!!!